Dis, tu m'écoutes?

Ecoute moi, si je suis là c’est bien pour une raison. Ou même pour une autre, mais l’essentiel c’est que je sois là, pas vrai ?

Tu ne me regardes plus, tu ne me touches plus, et pourtant je suis toujours là. Pour toi. Pour nous.

Tes sourires s’effacent, tes regards se dérobent… et je ne reconnais plus la personne dont je tiens les mains. Je m’agrippe toujours à toi. A ta peau. J’enfouis mon visage sous tes aisselles, signe de ma soumission, ou est-ce parce que c’est le seul endroit où je me sens vraiment proche de toi ? Tu es, et je ne suis plus. Je me raccroche toujours à ton odeur, à ton odeur de bois brûlé qui m’étouffe, me suffoque et qui m’envoûte.

Dis, tu m’écoutes ?

Prend moi la main, le corps, serre moi la taille, prend moi sous ton cors, enrobe moi de ton être. Je veux être tienne, je vis pour toi. Je ne vis que par toi.

Je ne te reconnais plus. Enfin, je ne me reconnais plus.

Tu es bien là, je te vois, je sens ton odeur, et pourtant ta présence m’échappe. Ta peau glisse d’entre mes doigts, tes paroles ne me sont pas adressées…

Tu m’entends ?

Bats-moi, serre moi la gorge, laisse-moi me pendre au fil qui me raccroche encore à toi, mais touches-moi putain, fais-moi sentir que je compte encore pour toi, que ma présence n’est pas vaine, et que si aujourd’hui tu es absent ce n’est pas parce que tu ne veux plus de moi. Ment-moi si tu veux, tue-moi-même, mais ne m’ignore pas comme ça, je t’en supplie. Je baignerais tes pieds de mes larmes, je brûlerais du feu qui consume mon cœur, mon corps, mon âme… crache moi au visage, que je puisse éteindre ce maudit feu, que je puis sentir une part de toi sur ma peau.

Dis, tu me vois ?

J’ai perdu la foi, je me damnerais pour toi, c’est bien toi que je prie à genoux la nuit, pas vrai ? c’est bien mon cierge qui brûle à ton pieu.